lundi 18 janvier 2010

La nécessaire compression

Avoir le projet de reproduire au mieux la réalité en N, n'est pas évident, même nous sommes tous les 4 d'excellents modélistes (avec un bon coup de modestie!). Il y a des effets de l'échelle qui ne sont pas linéaires. Une bonne illustration de ceci est un exemple que j'ai vécu avec notre ancien réseau modulaire des 4 saisons: on m'a souvent fait remarquer que mes arbres étaient trop grands, en particulier en rapport à la taille des trains:

Or, si l'on regarde une photo de l'emplacement réel, on constate que mes arbes sont bien à l'échelle comme on peut le voir sur cette photo:




Je me suis toujours défendu de la remarque sur mes arbres trop grands et dans le cas du pont de Boudry, je le maintien ;-)

Par contre, en planifiant notre projet Gotthard, nous constatons tous que la reproduction à l'échelle stricte ne sera pas possible. Voici d'ailleurs les rapports de compression des différents segments, du plus faible au plus fort:


  • Al Sasso: 140cm pour 250m (156cm à l'échelle), facteur de compression 1.1
  • Rodi-Fiesso: 100cm pour 200m (125cm à l'échelle), facteur de compression 1.25
  • Kerstelenbach: 140cm pour 600m (375cm à l'échelle), facteur de compression 2.7
  • Polmengo: 130cm pour 600m (375cm à l'échelle), facteur de compression 2.9
  • Zone Zgraggental - Intschi: 300cm pour environ 6km (3750cm à l'échelle), facteur de compression 12.5



(j'ai volontairment omis le segment du 4ème larron, votre serviteur, pour une raison que vous découvrirez bientôt)


Si l'on fait abstraction du segment Zgraggental - Intschi, les facteurs de compression entre 1 et 3 sont des élements dont il faut tenir compte dans la planification du décor afin que le spectateur n'ait pas l'impression d'un déséquilibre visuel. Il conviendra en tous les cas de tenir compte de ce facteur dans les deux dimensions horizontales (longueur et profondeur du segment).


Qu'en est-il de la hauteur? J'en reviens à l'expérience des arbres du module de Bourdy. On serait tenté d'utiliser le même facteur de compression en hauteur. Or dans ce cas, à côté du train, les arbres vont paraître trop petits. D'autant plus que dans notre projet Gotthard, les segments seront majoritairement à hauteur des yeux.


Faut-il dès lors garder la hauteur sans la réduire?


Pas si sûr. Si on prend le cas de Polmengo avec la voie qui ressort du tunnel de Prato 40m plus haut soit 25cm à l'échelle, on va se trouver avec un déséquilibre entre la distance horizontale et l'effet vertical. Mais si on applique le même facteur de compression de 2.9, on se retrouve avec une distance verticale de 8.6cm... donc beaucoup trop faible.


Tout l'art du modéliste consistera donc à trouver le bon rapport de compression afin que l'oeil du spectateur reconnaisse immédiatement le lieu et que l'impression générale soit la bonne. En particulier, plus un élément de décor est proche du train, plus son échelle devrait être proche de l'échelle exacte. Au contraire, plus on s'éloigne du train, plus on peut jouer sur ce facteur de compression.


Finalement, la compression consiste parfois à tricher: sur un pont avec une 15 arches identiques, qui s'appercevra que l'on en a supprimé 3?
(photo wikimedia)
Tout le monde a reconnu le viaduc de Gümmenen entre Neuchâtel et Bern sur cette photo et personne n'a l'impression d'une tromperie. Pourtant, j'ai enlevé 1 arche à chaque groupe de 5. C'est en ce sens que nous devons un peu tricher sur les dimensions afin de garder l'impression générale tout en faisant les compomis nécessaires sur la place disponible.

2 commentaires:

  1. Excellente analyse et intéressant préambule pour ce que tu va finalement présenter comme showbox ;-)

    RépondreSupprimer
  2. finalement, finalement... c'est vite dit :-o

    RépondreSupprimer